Les aides des régions étudiantes (bourses régionales, aides aux séjours à l’étranger)

Un étudiant français sur quatre ignore l’existence des aides régionales qui pourraient financer ses études ou son projet de mobilité internationale. Pourtant, ces dispositifs méconnus représentent plusieurs centaines de millions d’euros distribués chaque année par les conseils régionaux, souvent sans conditions de ressources strictes.

Ces bourses complémentaires aux aides nationales ne se limitent pas aux simples allocations mensuelles. Elles couvrent des domaines aussi différents que les stages à l’étranger, les frais de transport, l’achat de matériel professionnel ou encore le financement de projets entrepreneuriaux étudiants. Chaque région développe sa propre stratégie d’accompagnement, créant un système d’aides aussi riche que méconnu.

On vous dit tout sur ces dispositifs régionaux qui peuvent transformer le parcours étudiant de milliers de jeunes Français.

Les bourses Erasmus+ s’adaptent aux profils étudiants

Le programme Erasmus+ propose des montants variables entre 300 € et 700 € par mois selon le type de mobilité et le pays de destination. Les étudiants des Outre-mer bénéficient d’un montant privilégié de 786 € mensuels pour compenser l’éloignement géographique.

Un complément « inclusion » de 250 € par mois s’ajoute pour certains profils : étudiants en situation de handicap, boursiers sur critères sociaux aux échelons 6 ou 7, ou résidant en zone rurale ou quartier prioritaire. Le complément « voyage durable » encourage les déplacements écoresponsables par une aide supplémentaire non chiffrée.

Le programme ERASMUS PLUS (2014-2020) fusionne plusieurs dispositifs d’éducation et de formation, intégrant désormais le sport. Les autres bourses peuvent provenir du ministère des Affaires étrangères ou d’organismes régionaux et municipaux.

L’aide à la mobilité internationale cible les boursiers

L’AMI verse 400 € par mois aux étudiants boursiers de l’enseignement supérieur sur critères sociaux ou bénéficiaires d’une allocation annuelle. La durée s’étend entre 1 et 10 mois consécutifs avec un plafond cumulé de 10 mois sur l’ensemble du cursus supérieur.

Les conditions d’éligibilité exigent la préparation d’un diplôme national et l’inscription du séjour dans le cursus académique. Un mécanisme expérimental permet aux étudiants en master d’obtenir des prêts à conditions favorables pour financer leurs études à l’étranger.

Les bourses sur critères sociaux restent versées en Europe sous réserve d’inscription dans un établissement reconnu d’un pays de l’UE ou de l’EEE, avec des études à temps plein menant à un diplôme national.

Le système ECTS facilite la reconnaissance académique

Le système européen de transfert de crédits structure l’enseignement supérieur selon une logique précise :

Niveau d’études Durée Crédits ECTS
Licence 6 semestres 180 crédits
Master 4 semestres après licence 120 crédits
Doctorat 6 semestres après master 180 crédits

Chaque année universitaire équivaut à 60 crédits européens répartis en deux semestres de 30 crédits chacun. Cette harmonisation rend l’enseignement supérieur plus transparent et facilite la reconnaissance des études entre pays européens.

Les étudiants peuvent ainsi acquérir des crédits à l’étranger et les transférer dans d’autres parcours, créant une véritable fluidité académique européenne qui dépasse les frontières nationales.

Comment les collectivités territoriales soutiennent-elles la mobilité étudiante ?

Les conseils régionaux développent des programmes d’aide spécifiques pour accompagner les étudiants dans leurs projets de mobilité internationale. Ces dispositifs régionaux complètent efficacement les aides nationales existantes en proposant des montants forfaitaires ou des bourses au mérite. Certaines régions comme l’Île-de-France ou Auvergne-Rhône-Alpes allouent jusqu’à 1 500 € pour des séjours d’études ou de stages à l’étranger, avec des critères d’attribution adaptés aux spécificités locales.

Les départements et communes participent également à cet effort collectif par des aides ciblées. Les collectivités locales privilégient souvent les étudiants originaires du territoire ou inscrits dans des établissements locaux. Ces aides municipales peuvent prendre la forme de subventions pour les frais de transport, d’hébergement ou d’assurance, avec des montants variables selon la taille de la commune et sa politique jeunesse.

Parallèlement aux aides publiques, les fondations privées et les entreprises régionales proposent des bourses d’excellence ou des programmes de parrainage. Ces partenariats public-privé enrichissent considérablement l’offre de financement disponible pour les étudiants ambitieux. Les chambres de commerce et d’industrie régionales développent aussi des dispositifs spécifiques pour les formations en alternance ou les stages en entreprise à l’international.

Comment fonctionnent les bourses régionales ?

Les régions françaises n’abandonnent pas leurs étudiants aux seules aides nationales. Certaines régions délèguent la gestion des bourses régionales au CROUS, simplifiant ainsi les démarches administratives. La Normandie et le Centre-Val de Loire illustrent cette approche pragmatique qui évite aux étudiants de jongler entre plusieurs interlocuteurs.

Ces dispositifs régionaux ciblent avant tout les futurs soignants. Les bourses régionales sont principalement destinées aux étudiants en filières sanitaires, sociales et paramédicales. Comme un filet de sécurité social, ces aides accompagnent ceux qui se forment aux métiers de l’humain, secteurs souvent négligés par les financements privés.

L’attribution suit la logique de la solidarité nationale. Les bourses régionales sont versées sur critères sociaux en prenant compte des revenus et charges familiales. Chaque région publie annuellement son arrêté, précisant les plafonds de ressources tel un thermomètre de l’équité territoriale. Les montants s’alignent généralement sur le barème national des bourses sur critères sociaux.

La mobilité internationale trouve aussi son compte dans cette mosaïque régionale. Les aides à la mobilité fluctuent selon les territoires : le Grand Est propose de 200 à 1 100 euros, les Pays de la Loire offrent leur bourse “Envoléo” jusqu’à 1 000 euros, tandis que l’Auvergne-Rhône-Alpes verse 95 euros hebdomadaires. Une condition demeure universelle : ne pas dépasser un certain plafond de rémunération à l’étranger, et respecter généralement une durée minimale de quatre semaines.

Bourses à la mobilité : toutes les aides financières pour étudier à l’étranger

 

Catherine Vautrin
A propos de l'Auteur
Catherine Vautrin
Catherine Vautrin est consultante indépendante en orientation et insertion professionnelle depuis plus de 15 ans. Spécialisée dans l’accompagnement des jeunes et des publics en reconversion, elle intervient régulièrement auprès de structures d’insertion, de missions locales et de centres de formation. Elle collabore aussi à plusieurs publications sur les mutations du monde du travail et les enjeux de l’accompagnement.

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