Un étudiant français sur trois renonce à au moins un repas par jour faute de moyens financiers. Cette réalité, confirmée par l’Observatoire national de la vie étudiante en 2023, révèle l’ampleur d’une précarité alimentaire qui touche désormais massivement les campus. Face à des restaurants universitaires saturés et parfois inadaptés aux nouveaux besoins, de nombreuses initiatives émergent pour offrir des alternatives concrètes.
Des épiceries solidaires aux cantines associatives, en passant par les applications anti-gaspillage et les jardins partagés, ces solutions alternatives ne se contentent pas de nourrir. Elles créent du lien social, sensibilisent à une alimentation durable et s’adaptent aux contraintes budgétaires des étudiants d’aujourd’hui. Certaines expérimentations locales commencent même à faire école à l’échelle nationale.
Retour sur ces initiatives qui redessinent l’aide alimentaire étudiante et questionnent l’avenir de la restauration sur les campus français.
Des montants différenciés selon le profil étudiant
La carte d’aide à la restauration étudiante (CARE) s’adresse aux étudiants éloignés des restaurants universitaires avec des montants mensuels adaptés à leur situation. Les étudiants boursiers bénéficient de 40 euros mensuels en métropole contre 20 euros pour leurs homologues non-boursiers.
Les territoires ultramarins font l’objet d’un traitement préférentiel avec une majoration de 10 euros. Cette différenciation géographique se traduit par des montants plus élevés :
| Situation | Hexagone | Outre-mer |
|---|---|---|
| Étudiants boursiers | 40 € | 50 € |
| Étudiants non-boursiers | 20 € | 30 € |
Un système de versement automatisé avec cumul possible
La recharge s’effectue automatiquement le 2 de chaque mois à partir de mars 2025, sans démarche de l’étudiant. Le mois de février constitue une exception avec un versement incluant rétroactivement janvier.
Le dispositif offre une souplesse d’utilisation appréciable. Les sommes non dépensées se cumulent jusqu’au 30 juin, permettant aux étudiants de gérer leur budget alimentaire selon leurs besoins. Le solde repart à zéro le 1er juillet, marquant la fin de l’année universitaire.
L’utilisation quotidienne reste plafonnée à 20 euros du lundi au vendredi, de septembre à juin, dans les commerces alimentaires et restaurants partenaires.
Une attribution ciblée sans démarche administrative
L’éligibilité repose sur l’identification par les rectorats des étudiants situés en zones blanches de restauration. Un arrêté rectoral précise la liste des établissements concernés au 31 janvier 2025, garantissant une attribution objective.
Le processus d’activation se déroule en trois étapes par courriels successifs :
- Confirmation d’éligibilité par le Cnous
- Envoi du lien de téléchargement de l’application Up Cohesia
- Notification d’activation de la carte
Pour toute difficulté, le numéro d’assistance 05 18 05 00 01 reste disponible afin d’accompagner les bénéficiaires dans l’utilisation de leur carte.
Quels commerces acceptent la carte d’aide alimentaire ?
Le réseau de partenaires commerciaux constitue un élément déterminant pour l’efficacité du dispositif. Les supermarchés de proximité représentent les principaux points d’acceptation de la carte CARE, permettant aux étudiants d’effectuer leurs courses alimentaires quotidiennes. Les enseignes nationales comme Carrefour City, Monoprix ou Franprix figurent parmi les partenaires privilégiés, offrant une couverture géographique étendue même dans les zones rurales.
Les restaurants indépendants et les chaînes de restauration rapide complètent l’offre commerciale. McDonald’s, Subway et de nombreuses pizzerias locales acceptent désormais ce mode de paiement, diversifiant les options de restauration pour les étudiants. Cette extension vers la restauration commerciale compense l’absence de restaurants universitaires dans certaines zones d’étude.
Les boulangeries et commerces de bouche traditionnels s’intègrent progressivement au réseau partenaire. Les boulangeries proposant des formules déjeuner deviennent des alternatives intéressantes pour les repas du midi. Cette diversification permet aux étudiants de maintenir une alimentation variée tout en respectant leurs contraintes budgétaires et géographiques.
Comment fonctionne la carte CARE pour les étudiants isolés ?
La Carte d’Aide à la Restauration Étudiante répond à un besoin précis : nourrir les étudiants privés de solutions de restauration abordables. Cette initiative cible spécifiquement ceux qui étudient dans les fameuses “zones blanches”, territoires oubliés où aucun restaurant universitaire ne pointe le bout de son nez dans un rayon de vingt minutes.
Le périmètre d’intervention dessine une carte de la solitude culinaire estudiantine. Les sites éloignés de plus de vingt minutes constituent le cœur de ce dispositif. Ni restaurant Crous, ni établissement agréé, ni alternative tarifaire douce : ces zones représentent de véritables déserts gastronomiques pour les bourses modestes.
L’attribution suit un parcours administratif bien rodé. Les rectorats identifient d’abord les établissements concernés par cette problématique géographique. Ils établissent ensuite la liste des étudiants éligibles, document qui remonte naturellement vers l’échelon rectoral pour validation et mise en œuvre.
L’aide matérialise une solution moderne et pratique. Cette carte prépayée dématérialisée s’inspire directement du modèle des tickets restaurant. Le dispositif ne cherche nullement à faire de l’ombre au réseau Crous existant, mais comble plutôt les vides laissés par la géographie et les contraintes de proximité.
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