Chaque année, 40 000 étudiants français bénéficient de l’aide au mérite, un dispositif qui récompense l’excellence scolaire par une allocation de 900 euros. Pourtant, nombreux sont ceux qui ignorent encore les conditions précises pour y prétendre ou les règles qui régissent son attribution.
Cette bourse complémentaire, réservée aux bacheliers mention très bien sous conditions de ressources, soulève bien des interrogations. Entre critères d’éligibilité, modalités de calcul et possibilités de cumul avec d’autres aides, les zones d’ombre ne manquent pas. On vous dit tout sur ce coup de pouce financier qui fait parfois la différence dans un parcours étudiant.
L’aide au mérite récompense l’excellence académique des boursiers
Les étudiants boursiers ayant décroché une mention “Très bien” au baccalauréat peuvent prétendre à une aide au mérite de 900 euros annuels pour l’année universitaire 2025-2026. Cette allocation se décompose en neuf versements mensuels de 100 euros chacun, conditionnée à l’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur dès la rentrée 2025.
Trois conditions cumulatives déterminent l’éligibilité à cette aide financière : percevoir une bourse sur critères sociaux ou une allocation spécifique annuelle, obtenir la mention “Très bien” au baccalauréat et intégrer effectivement un cursus supérieur. Les démarches administratives se limitent au dépôt d’un dossier social étudiant, le rectorat transmettant automatiquement au Crous la liste des bacheliers lauréats.
Cette aide se cumule avec l’aide à la mobilité internationale et l’aide spécifique ponctuelle, offrant ainsi un soutien financier renforcé aux étudiants méritants. Le non-respect des obligations d’assiduité, de présentation aux examens ou d’inscription pédagogique entraîne sa suspension immédiate.
Des restrictions encadrent l’attribution sur la durée des études
Un plafond de trois attributions maximum limite l’aide au mérite durant l’ensemble du parcours étudiant. Le redoublement, sauf pour motifs médicaux justifiés, interrompt définitivement le versement de cette allocation complémentaire.
Les bourses sur critères sociaux suivent une logique différente avec un maximum de sept attributions successives possibles. Le cursus licence et les formations de niveau équivalent (BAC+3 maximum) ne peuvent toutefois excéder cinq droits à bourse :
- Validation obligatoire de 60 crédits ECTS pour obtenir un troisième droit
- Calcul basé sur les revenus parentaux de l’année N-2
- Prise en compte du “Revenu Global Brut” de l’avis fiscal 2024 pour 2025-2026
La bourse au mérite lycéenne complète le dispositif d’aide à l’excellence
Les lycéens boursiers peuvent également bénéficier d’une bourse au mérite distincte, récompensant l’obtention d’une mention “bien” ou “très bien” au diplôme national du brevet. Cette aide trimestrielle varie selon deux échelons de montants différenciés et s’adresse aux élèves scolarisés dans un cycle préparant au CAP ou au baccalauréat.
Les montants trimestriels s’établissent à 134 euros pour l’échelon 1 et 174 euros pour l’échelon 2, sous réserve du maintien de la bourse de lycée.
Cette reconnaissance de l’excellence dès le collège s’inscrit dans une démarche d’accompagnement continu des élèves méritants issus de milieux modestes, créant un parcours d’aide cohérent du secondaire au supérieur.
Quelles démarches administratives pour bénéficier de l’aide au mérite ?
La procédure d’attribution de l’aide au mérite s’appuie sur un système automatisé qui simplifie considérablement les formalités pour les étudiants. Le dossier social étudiant constitue l’unique démarche nécessaire pour déclencher l’examen de l’éligibilité. Les services académiques procèdent ensuite au croisement des données entre les résultats du baccalauréat et les listes de boursiers, permettant une identification automatique des bénéficiaires potentiels.
Les délais de traitement fluctuent selon les académies, mais la notification d’attribution intervient généralement avant la rentrée universitaire. Les Crous régionaux centralisent la gestion des versements mensuels et assurent le suivi administratif tout au long de l’année. En cas de changement d’établissement ou de région, un transfert de dossier s’effectue automatiquement entre les différents centres régionaux des œuvres universitaires.
Les étudiants en situation particulière, notamment ceux relevant du statut de pupille de l’État ou bénéficiant d’une mesure de protection judiciaire, font l’objet d’un traitement prioritaire. Ces profils spécifiques bénéficient d’un accompagnement personnalisé par les assistants sociaux des Crous pour optimiser l’accès aux différents dispositifs d’aide. La dématérialisation progressive des procédures permet désormais un suivi en temps réel de l’avancement des dossiers via les plateformes numériques dédiées.
Quelles sont les règles de cumul et de renouvellement ?
Cette bourse se distingue par son caractère exclusif : elle ne peut s’additionner à d’autres aides financières. Les allocations annuelles et bourses d’autres ministères restent incompatibles avec ce dispositif, tout comme les aides à la formation permanente ou à l’insertion professionnelle.
Les gouvernements étrangers qui octroient leurs propres bourses constituent également un obstacle au cumul. Cette règle dessine un paysage où chaque étudiant doit choisir sa voie de financement unique sans possibilité de panachage.
Le renouvellement n’ouvre ses portes qu’aux étudiants les plus méritants. La mention très bien demeure le sésame indispensable pour prétendre à une reconduction, accompagnée du maintien de l’éligibilité aux critères généraux de la bourse.
L’assiduité complète ce triptyque exigeant, car l’excellence académique sans présence régulière ne suffit pas. Les candidats qui ont déjà obtenu cette mention l’année précédente peuvent également postuler, élargissant ainsi le cercle des bénéficiaires potentiels au-delà de la seule dernière session d’examens.





