Chaque année, plus de 90 000 jeunes Français partent étudier ou travailler à l’étranger grâce aux dispositifs d’aide à la mobilité internationale. Un chiffre qui ne cesse de progresser, porté par une génération qui considère l’expérience internationale comme un passage quasi obligé. Pourtant, nombreux sont ceux qui ignorent encore l’existence de ces coups de pouce financiers ou se perdent dans la complexité des dossiers à constituer.
Entre bourses Erasmus+, aides régionales, programmes spécialisés et dispositifs méconnus, l’offre française en matière de soutien à la mobilité s’avère particulièrement riche. Mais cette diversité cache aussi ses pièges : critères d’éligibilité variables, calendriers serrés, montants parfois modestes… Autant d’éléments qui peuvent transformer un projet d’expatriation temporaire en véritable parcours du combattant administratif.
On vous dit tout sur ces dispositifs qui peuvent financer votre aventure internationale, des conditions d’accès aux stratégies pour optimiser vos chances d’obtention.
L’aide à la mobilité internationale fixée à 400 euros mensuels
Pour l’année universitaire 2025-2026, l’aide à la mobilité internationale d’un étudiant s’élève à 400 euros par mois. Cette allocation concerne exclusivement les boursiers sur critères sociaux ou les bénéficiaires d’une aide spécifique annuelle, inscrits dans un établissement public ou contractualisé avec l’État.
La durée du séjour éligible s’étend de 1 à 10 mois consécutifs, avec une limite cumulative de 10 mois durant l’ensemble des études supérieures. Les étudiants peuvent percevoir cette aide plusieurs fois, permettant ainsi de financer différents projets de mobilité tout au long de leur cursus.
Le versement s’effectue mensuellement par l’établissement d’origine, avec la possibilité de recevoir au moins une mensualité avant le départ. Les démarches impliquent de retirer un dossier auprès du service des relations internationales et de présenter un projet détaillé de séjour d’études ou de stage à l’étranger.
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Erasmus+ propose des montants variables selon la destination
Le programme Erasmus+ offre une rémunération comprise entre 300 et 700 euros mensuels, modulée selon le type de mobilité et le pays de destination. Les étudiants des territoires d’outre-mer bénéficient d’un montant privilégié de 786 euros par mois, reconnaissant ainsi les coûts supplémentaires liés à leur éloignement géographique.
Un complément “inclusion” de 250 euros mensuels s’ajoute pour certains profils spécifiques :
- Étudiants en situation de handicap ou atteints d’une affection longue durée
- Boursiers sur critères sociaux échelon 6 ou 7
- Résidents en zone rurale ou quartier prioritaire de la ville
Cette majoration vise à compenser les obstacles financiers supplémentaires rencontrés par ces publics et favorise l’égalité d’accès à la mobilité européenne.
Le cumul des aides maximise les ressources disponibles
Les bourses Erasmus+ et AMI se cumulent intégralement avec les autres dispositifs d’aide existants, notamment la bourse sur critères sociaux et l’aide au mérite. Cette superposition permet d’atteindre des montants substantiels pour financer un séjour d’études ou un stage à l’étranger.
Les critères de sélection privilégient la qualité et l’intérêt pédagogique du projet individuel, ainsi que sa conformité avec la politique internationale de l’établissement.
Le délai de traitement des demandes s’échelonne entre 6 et 12 mois, nécessitant une anticipation rigoureuse de la part des candidats. Les étudiants européens peuvent également percevoir leur bourse sur critères sociaux selon des conditions similaires à celles appliquées en France, facilitant ainsi les échanges intra-européens.
Quelles alternatives existent pour financer sa mobilité internationale ?
Au-delà des dispositifs Erasmus+ et AMI, de nombreuses collectivités territoriales proposent des bourses spécifiques pour leurs ressortissants souhaitant étudier à l’étranger. Les conseils régionaux, départementaux et certaines municipalités développent leurs propres programmes d’aide, avec des critères d’attribution variant selon les territoires. Ces financements complémentaires peuvent couvrir les frais de transport, d’installation ou de visa, particulièrement appréciables pour les destinations hors Europe où les coûts demeurent élevés.
Les fondations privées et organismes professionnels constituent également des sources de financement méconnues mais particulièrement généreuses pour certains profils d’étudiants. La Fondation Rotary, les bourses Fulbright pour les États-Unis, ou encore les programmes spécifiques aux filières d’ingénieurs offrent des montants substantiels accompagnés d’un réseau professionnel international. Ces dispositifs exigent généralement un excellent dossier académique et une motivation clairement exprimée dans le domaine d’études visé par la candidature.
Les établissements d’enseignement supérieur développent par ailleurs leurs propres partenariats bilatéraux avec des universités étrangères permettant des échanges sans frais de scolarité supplémentaires. Ces accords peuvent englober parfois des bourses d’excellence financées directement par l’université d’accueil, particulièrement attractives pour les étudiants en master ou doctorat. L’accompagnement personnalisé proposé par ces programmes facilite l’intégration académique et culturelle dans le pays de destination choisi.
Comment fonctionne réellement l’aide à la mobilité étudiante ?
L’aide à la mobilité étudiante s’étale sur une période flexible qui n’est pas gravée dans le marbre. Les étudiants peuvent bénéficier d’un soutien financier pendant 2 à 9 mois consécutifs selon leur projet, une durée que l’établissement détermine après examen du dossier. Cette souplesse permet d’adapter l’aide aux besoins réels de chaque cursus.
Le portefeuille familial joue un rôle déterminant dans l’attribution de cette aide, tel un thermomètre social. Le quotient familial influence directement l’éligibilité et la priorité accordée aux demandeurs. Au-delà de certains seuils de revenus, les étudiants voient leurs chances s’amenuiser comme neige au soleil, perdant leur statut prioritaire ou leur éligibilité complète.
Tous les étudiants ne naviguent pas dans les mêmes eaux face à cette aide. Les étudiants en stage rémunéré perdent généralement leur priorité dans l’attribution, considérés comme disposant déjà d’un filet de sécurité financier. Cette distinction reflète une volonté de cibler l’aide vers ceux qui en ont le plus besoin.
Le versement suit une logique pragmatique qui évite les écueils administratifs. Un acompte peut être versé avant le départ étudiant, permettant de couvrir les frais initiaux, tandis que le solde arrive à la fin du séjour sur présentation des justificatifs. Cette aide ne peut se marier avec d’autres dispositifs similaires, évitant ainsi tout cumul avec d’autres aides à la mobilité internationale.





